Autant d'amour autant de fleurs

Jean Tenenbaum dit Ferrat (en référence à Saint-Jean-Cap-Ferrat) "n'était qu'un cri" (un de ses meilleurs albums de 1985) Ce cri déchirant et percutant s'est tû à 79 piges, à Aubenas, en Ardèche.

Reste sur microsillon des galettes entières de gueulantes: "Camarade" pour dénoncer l'invasion de Prague par les troupes soviétiques, "Un air de liberté", charge contre Jean d'Ormesson et le "Figaro", "La porte à droite" au titre explicite, la société de consommation avec "La montagne; des morceaux d'histoire aussi comme "Cuba si", "Federico Garcia Lorca", "Potemkine" et "nuit et brouillard".



Jean Ferrat Camarade
envoyé par Brel12. - Regardez la dernière sélection musicale.

Ferrat était peut-être l'ultime représentant de la chanson française à l'ancienne. Celle du texte cinglant et militant. Plus abordable que Ferré, moins statique que Brassens, plus crooner que Brel, plus glam que Gainsbourg, il faisait partie de ces chanteurs dont on fredonne les mélodies sous la douche.




Et qui pourtant ont des choses à dire... Cela laisse rêveur quand on voit une certaine génération de chanteurs neuneus, bobos mollassons, politiquement désengagés et spécialisés dans la complainte pour lofts parisiens. Il serait indélicat de citer les noms de Vincent Delerm, Bénabar et autres Biolay...

Certes Ferrat a pu se tromper, comme avec ses sympathies pour le Parti communiste français triomphant à la sauce Aragon. Mais il ne s'est pas privé, en 1980, quand le bureaucrate Georges Marchais se félicitait du bilan "globalement positif" de l'URSS pour dresser son propre bilan dans une mémorable chanson acide.




Depuis des années Jean était retiré à Antraigues-sur-Volane, son refuge ardéchois, détestant le showbiz, les spotlights et les médias qui l'ont souvent censuré...

Chapeau camarade!

Petit hommage de Daniel Mermet et de l'équipe de Là-bas s'y j'y suis" daté du 15 mars 2010:

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1873/