vendredi 22 janvier 2010
Gainsbourg forever
"Gainsbourg vie héroïque" de Joann Sfar vaut le détour.
Issu du dessin et de la BD ( Donjon, Chat du rabbin...) Sfar n'a rien d'un vieux routier de la caméra. Il y a déjà eu des incursions plus ou moins heureuses d'auteurs de BD (Gérard Lauzier) dans le septième art. Dans le cas de Joann Sfar la pioche est assez bonne. Son parti-pris de traiter la vie du petit immigré juif russe comme un conte enfantin fonctionne.
Avec un oeil de graphiste il imagine une caricature de juif boursouflé qui sortirait de son affiche de papier pour poursuivre le petit Lucien Ginzburg dans les rues du Paris de 1940. Un peu plus tard dans le film apparaît une baudruche marionnette cynique et tentatrice, métaphore de son facétieux double Gainsbarre.
L'onirisme des séquences-très esthétisées- permet habilement d'amener les morceaux choisis (Le Poinçonneur des lilas avec les Frères Jacques, La Javanaise avec Juliette Gréco, Les sucettes avec France Gall) tout en gommant le côté hagiographique des biopics. A noter un duo réussi sur "Je bois" entre Gainsbourg ( Eric Elmosnino) et un Boris Vian déjanté (Philippe Katerine) dans le Montmartre pastel des années 50.
Pour la période Gainsbarre, Sfar a la pudeur et le bon goût de ne pas en faire des tonnes sur la déchéance du personnage. Le petit Lulu reste pathétique, fragile mais touchant jusqu'à son chant du cygne que l'on ne verra pas à l'écran. L'enfance ne connaît pas la décrépitude...
Au final donc un voyage qui aère un peu dans une production française mollassonne.
Petit bémol: toutes les chansons sont reprises par Elmosnino lui-même et la voix suave de l'homme à la tête de chou manque un peu à l'appel.
Pour avoir un aperçu du film je vous propose de regarder l'interview de l'acteur de théâtre Eric Elmosnino dans l'émission "Esprit critique" de France Inter:
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