mercredi 20 février 2013

Merci pour le chocolat!







Je l'avoue volontiers. J'ai des préjugés comme tout le monde. Je me méfie toujours des gens qui se font profession d'impartialité absolue. J'essaie juste de travailler sur mes idées préconçues pour-espérons le devenir moins con. Seulement parfois ces préjugés sont étayés par l'exemple.


J'ai toujours eu une sale idée de la Suisse: un pays de riches, de tennismen exilés fiscaux, de délateurs anti minarets, enclavés dans leurs montagnes de Davos ou autres Gstaad puant le snobisme. En plus, venant de la mer, le ski n'a jamais été ma tasse de thé! En écoutant "Là bas si j'y suis", l'émission gauchiste de ce vieil anar de Daniel Mermet sur France Inter j'ai entendu un reportage de Charlotte Perry pas piqué des vers sur la vie des expatriés français en Suisse.

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2444&var_recherche=suisse

Là bas c'est bien vu de dénoncer les étrangers de passage avec des comités d'auto défense d'habitants par cantons. ça rappelle les heures glorieuses du Ku Klux Klan en Alabama non?


Continuons notre diatribe anti-suisse. Un ami chanteur de Reggae camerounais, aux courtes dreadlocks, me raconte l'anecdote suivante. Accompagné d'un ami suisse (ben oui il ne sont pas tous des ordures quand même!) il se rend en train dans une station d'altitude.

Ni une ni deux le chef de train, mû par les préceptes... neutres en vigueur dans ce beau pays appelle la police pour le signaler.

En même temps comprenez le! Qu'allait faire un noir, rasta de surcroît dans la montagne. Si ce n'est dealer! Hélas, trois fois hélas les policiers suisses qui se sont livré au contrôle de l'individu en ont été pour leurs frais: des papiers en règle et pas de résine de cannabis dans les dreadlocks.


Mais poursuivons. Une jeune femme noire me raconte sa visite à une amie à elle, dans les environs de Lausanne. Comme elle ne partage pas ma médisance naturelle elle s'attend à trouver en Suisse le climat d'ouverture des pays qui brassent de nombreuses nationalités. Petite erreur d'appréciation. La Suisse approuve le déplacement des fortunes en son sein mais pas celui des immigrés. Faut pas déconner!

Dans le train qui l'amène en Romandie elle entend quelques charmantes réflexions de jeunes suisses: "J'aimerai vivre dans un pays sans noirs, juifs et arabes" Une petite vieille opine du chef. Il se trouve que c'est la seule femme "de couleur" du wagon.

Un peu secouée par ces émotions? Qu'à cela ne tienne! Une autre scène a lieu dans un bar d'un hôtel chic des environs.

La jeune femme noire est seule en terrasse. Un monsieur suisse d'âge mûr (c'est la formule polie) la regarde avec concupiscence et lui demande son tarif, en tendant sa feuille d'imposition, montrant ainsi qu'il a d'importants revenus.

Interloquée qu'on la prenne pour une prostituée la jeune femme s'en indigne au barman, qui lui rétorque que c'est normal, puisqu'elle s'est assise.

Ben voyons! Une femme noire seule en Suisse ne peut être qu'une fille de joie! Un peu plus tard dans une boulangerie on s'étonne qu'elle soit habillée et pas revêtue de peaux de bêtes.

Ce n'est pas fini! L'amie, également noire et originaire de l'Océan indien, a eu de charmants bambins avec un mari suisse. Les enfants, apparemment bien éduqués par la belle famille ont de surprenantes réflexions. Du Goebbels au pays de Oui Oui "On pardonne à notre mère d'être noire parce que c'est notre mère."


Fichtre! J'ignorais que Mein Kampf était encore au programme scolaire du pays de l'Edelweiss!














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